FERRARI F50 [Vendu]
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Vends Ferrari F50 de 1997. Rouge, cuir noir. 31 500 Km.
La Ferrari F50
A la fin des années 1980, peu de temps après le lancement de la F40, un nouveau projet était en gestation: créer une barquette sur le modèle de la petite 125 S de 1947, la toute première Ferrari victorieuse en compétition de l’histoire, en y incluant tous les progrès technologiques réalisés par la marque depuis sa création. La proposition va séduire l’état-major de Ferrari. Dès lors, un cahier des charges du projet baptisé F130 est établi sous la supervision directe de Luca di Montezemolo, alors président de Ferrari : la F50 doit être une Formule 1 adaptée pour la route, un concentré du savoir-faire sportif et technique accumulé par Ferrari en cinquante années de compétition au plus haut niveau8. Par corollaire, la nouvelle venue doit dériver autant que possible de modèles engagés en compétition par la marque.
Après plusieurs années de gestation, le projet F130 aboutit à la présentation au salon de Genève 1995 de la Ferrari F50. Un nom choisi en forme d’hommage tant sa devancière avait marqué les esprits, d’une part pour sa ligne et ses performances, et d’autre part en tant que dernière œuvre réalisée du vivant du Commendatore. La F50 serait la Ferrari du cinquantenaire de la marque, un hommage à son fondateur.
Une nouvelle fois, le succès commercial sera au rendez-vous. La production est limitée à 349 exemplaires afin d’assurer une valeur constante en collection et d’entretenir le mythe du cavallino rampante, la F50 se voit réservée aux plus fervents « Ferraristes » moyennant un chèque de 2,7 millions de francs, soit un peu plus de 400 000 €.
La F40 était un exercice d’homologation, conçu à partir d’une feuille blanche – bien que reprenant certaines options techniques de la 288 GTO – dans le but de créer un véhicule de route capable de tenir son rang en compétition. Avec la F50, la démarche est diamétralement opposée puisqu’elle dérive de solutions éprouvées et victorieuses à la fois en épreuves d’endurance et en Formule 1.
À l’instar de la McLaren F1, dont elle est une rivale directe, la F50 adopte une structure monocoque (à l’exception du toit amovible) entièrement réalisée en matériaux composites. Il s’agit d’une cellule composée de kevlar, de nomex et (surtout) de fibre de carbone, assemblés en nid d’abeille. Réalisé par Cytec Aerospace d’après une étude technique de Pininfarina. C’est une première pour Ferrari. Le procédé, si il est très courant en compétition est rarissime en série. Or, le châssis de la F50 dérive justement de celui d’une barquette de compétition engagée par la Scuderia en championnat IMSA américain, la 333 SP. L’ensemble ne pèse que 102 kg.
Cette filiation se manifeste notamment lors qu’on se penche sur le berceau moteur de la F50. Installé en position longitudinale, l’ensemble moteur/boîte est porteur et directement boulonné à la coque, une solution totalement unique parmi les supercars11. Les suspensions – des triangles superposés avec combinés ressort/amortisseurs horizontaux actionnés par poussoir et basculeur, le tout piloté électroniquement – sont quant à elles directement fixées à la boîte de vitesses.
Dénuée d’aides électroniques à la conduite, avec son châssis monocoque en matériaux composites, ses suspensions de course, son soubassement à effet de sol et son moteur porteur, la F50 privilégie les performances. Ce qui entraîne un niveau de confort tout relatif en raison de bruits mécaniques et de vibrations importants dus à l’absence d’isolants entre l’habitacle et le compartiment moteur. La climatisation (jugée utile, le conducteur étant assis quelques centimètres devant le V12) rappelle malgré tout qu’il s’agit d’une voiture homologuée pour une utilisation sur route ouverte.
Le transfert des technologies de la compétition s’est heurté à de nombreuses contraintes matérielles pour certains éléments, notamment la commande de boîte et les freins. En effet, alors que Ferrari a été la première écurie à utiliser en F1 une boîte à commande semi-automatique séquentielle, la F50 s’en tient à une boîte mécanique traditionnelle. De même, un système de freinage en carbone a été écarté par manque de fiabilité au profit d’un équipement plus classique, développé avec Brembo.
Reste la ligne, qui a donné lieu à de nombreux débats lors de la présentation de la voiture. Entièrement dictée par les besoins aérodynamiques, celle-ci n’a pas la grâce habituelle des productions de Pininfarina. Si certains y voient une évocation des prototypes P4 et P5 des années 1960, elle est en fait dérivée du concept-car Mythos, qui avait déclenché un enthousiasme plus significatif lors de sa présentation quelques années auparavant. Les nombreuses prises d’air qui ont façonné la face avant sont pour beaucoup dans l’allure controversée de la F50, tandis que l’arrière se veut plus classique, reprenant les proportions générales de la F40 et notamment son aileron surplombant la poupe.
C’est la monoplace de Formule 1 modèle 641 de 1990 qui a fourni à la F50 sa base mécanique. Elle signale un retour aux sources pour Ferrari. Après les V8 turbocompressés de la 288 GTO et de la F40, la F50 renoue avec les 12 cylindres en V à alimentation atmosphérique, motorisation « traditionnelle » de la marque.
Dans le respect du cahier des charges voulu par Luca di Montezemolo, le choix des ingénieurs chargés du projet s’oriente non pas vers la création d’un moteur entièrement nouveau, mais vers l’adaptation d’un bloc de Formule 1 de la Scuderia. Est retenu celui ayant équipé la monoplace de la saison 19908, la 641 pilotée à l’époque par Alain Prost et Nigel Mansell. Réalésé au maximum, ce bloc voit également sa course augmenter de manière à faire passer la cylindrée de 3,5 à 4,7 l. Le moteur développe désormais une puissance de 520 ch à 8 500 tr/min et un couple de 471 Nm à 6 500 tr/min.
Un tel procédé présente toutefois un inconvénient majeur : la limitation de l’augmentation de cylindrée fait partir la F50 avec un temps de retard sur ses concurrentes. Celles qui ne disposent pas d’une cylindrée supérieure (comme la McLaren et son V12 BMW de 6,1 l. ou la Lamborghini Diablo et ses 5,7 l.) sont équipées de systèmes de suralimentation, telle la Bugatti EB110 et son V12 de 3,5 l. gavé par 4 turbocompresseurs. Notamment afin de préserver une certaine fiabilité, un bloc ne peut en effet pas être réalésé à l’infini, pas plus que sa course ne peut être augmentée à volonté : la F50 est donc limitée à 4,7 l. de cylindrée, et la volonté de l’équiper d’un bloc moteur aussi similaire que possible à celui d’une F1 interdit alors tout recours à la suralimentation.
Ce moteur est à la pointe de la technique de l’époque : culasse à 5 soupapes par cylindre, lubrification par carter sec, gestion électronique intégrale dernier cri de l’admission et de l’allumage, bielles en titane, système d’ouverture variable des soupapes à l’admission comme à l’échappement, boîte à air en carbone, trompettes d’admission à longueur variable, etc. Par ailleurs, il est plutôt léger pour un douze cylindres avec un poids de 198 kg à sec. À l’usage, sa filiation avec la course se traduit notamment par une sonorité typique.
Plus tard, la filiation avec la compétition amènera Ferrari et Dallara à réfléchir sur une version compétition, à l’instar de la F40 LM. Malheureusement le projet fut enterré par Ferrari de manière inattendue; aucune explication officielle ne fut jamais communiquée pour expliquer cette décision, surprenante compte tenu de l’état d’avancement du programme. Seules 3 F50 GT furent assemblées.
Née huit années après la F40, la F50 a durablement marqué l’histoire des voitures de sport en général et celle de Ferrari en particulier. En poursuivant la voie tracée par ses aînées, elle assure la pérennité d’une lignée de supercars, dérivées des acquis des activités de la Scuderia en sport automobile de haut niveau et produites en quantité limitée au sein de la gamme du constructeur de Maranello. Une lignée de « Formule 1 de route » qui sera perpétuée par la suite par l’Enzo, présentée au salon de Paris en 2002.
On doit également à la F50 la « tradition » d’instaurer chez Ferrari des quotas fixes pour la production de ce type de véhicule.
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